Philosophie, science-fiction ?

Philosophie, science-fiction ?

Ouvrage dirigé par
Florence Albrecht, Estelle Blanquet, Jean-Luc Gautero & Éric Picholle

Éditions du Somnium,
coll. Enseignement et science-fiction 3

DATE DE PUBLICATION :  octobre 2014

PAGINATION : 300 pages

ISBN : 978-2-918696-11-7 

PRIX : 20 €
 

La science-fiction, ses thèmes et ses esthétiques occupent désormais une place centrale dans notre imaginaire collectif, et en particulier dans celui des jeunes. Riche d’outils pédagogiques novateurs et transdisciplinaires, elle s’enracine progressivement dans le monde de l’enseignement.

La philosophie était la discipline-pivot de la troisième édition des Journées Enseignement & Science-Fiction de l’ESPE de l’Académie de Nice Célestin Freinet. Celles-ci ont permis d‘explorer en profondeur les liens qu‘entretiennent philosophie et fiction, des mythes platoniciens aux plus récentes variations badiousiennes, de la philosophie analytique à la phénoménologie de l‘imagination. Elles ont aussi montré par l’exemple combien, en philosophie comme dans bien d’autres disciplines, la science-fiction constitue un outil pédagogique de choix.

*****

« Philosophie, science-fiction ? » : les troisièmes journées « Enseignement et science-fiction » de l’IUFM (aujourd’hui ESPE) de Nice se sont penchées sur les liens possibles, envisageables, effectivement réalisés, entre la science-fiction et l’enseignement de la philosophie.

Le rapprochement peut surprendre : science-fiction et science (c’était le thème des premières journées), quoi de plus normal ? Science-fiction et langues (thème des journées de l’an passé), ce n’est pas très surprenant si l’on pense que ce genre littéraire, quoiqu’on puisse le faire naître en France, s’est tout d’abord développé dans les pays anglo-saxons et donc en langue anglaise.

Mais science-fiction et philosophie ? Que peut-il donc y avoir de commun entre cette jeune « littérature fort peu respectable », qui ne mérite d’attention que « comme véhicule des sentiments et aspirations de masse »  (Hannah Arendt), et cette discipline plus que millénaire, qui se méfie de la simple opinion et repose de manière fondamentale sur la rationalité ? La philosophie, dans son ambition rationnelle, use cependant de fictions, et ce depuis son origine. Ne peut-on rétroactivement considérer que ces fictions philosophiques relèvent dans une large mesure de la science-fiction ? C’est l’enjeu de notre première partie.

Il devient alors légitime de se demander en deuxième partie ce que peut enseigner à la philosophie la science-fiction, notamment dans son rapport à la méthode « scientifique ».

En troisième partie, les retours d’expérience montreront alors la fécondité d’un usage réfléchi de la science-fiction dans l’approche de notions et d’exercices propres à développer l’esprit philosophique.

Le rapprochement entre philosophie et science-fiction apparaît ainsi pleinement justifié, et ce n’est pas un hasard s’il suscite de nos jours un nombre important de publications universitaires. Mais la suspicion que nous avons initialement évoquée a tout d’abord été difficile à vaincre. C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire, en quatrième partie, de clore ce volume par un hommage au philosophe Guy Lardreau, qui avec courage a joué un rôle pionnier pour dissiper cette méfiance, voire ce mépris.

 

Participèrent à ces journées des professeurs de philosophie du second degré et de l’Université, des chercheurs en philosophie et en didactique de la philosophie, des formateurs d’enseignants et des auteurs de science-fiction.

Ces actes mettent en valeur leurs approches croisées, associant des apports résolument pédagogiques (retours d’expérience) et des présentations plus théoriques.

Ils intéresseront, nous l’espérons, les professeurs en poste en classe terminale des lycées, désireux de renouveler et d’enrichir la rencontre de jeunes esprits avec certaines notions réputées abstraites, mais aussi tous ceux qui les préparent à leur futur métier ou cherchent à enrichir leur approche didactique, ainsi que les étudiants aspirant à enseigner la philosophie ou à faire usage dans leurs cours de questions d’ordre philosophique ; et bien sûr, tout lecteur passionné par les enjeux des ouvrages de science-fiction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préfaces
> Un troisième fil
Pierre-Yves Quiviger

> Articuler les grandes questions  Sébastien Poinat

> Avant-propos
Florence Albrecht-Desestré & Jean-Luc Gautero

Préambule
> Charlie ou l’expérience scindée : réflexions sur les conditions et les enjeux philosophiques de l’enseignement
Florence Albrecht-Desestré

1. La (science-)fiction dans la philosophie

> Les mythes platoniciens : savoir, sciences, fiction
Elsa Grasso

> Philosopher avec les extraterrestres  Jean-Luc Gautero

> La phénoménologie de l’imagination : aux sources de la fiction
Délia Popa

2. La science-fiction comme novum organum pour la philosophie

> La philosophie comme machine de terraformation. Variation métaphysique sur une nouvelle de Borges
Baptiste Morizot

> Deleuze et Dune : éloge de la divergence
Terence Blake

> La science-fiction comme « désajustement onirisé » et ses enjeux philosophiques actuels
Alessio Moretti

> Le Merveilleux scientifique, mise en scène et développement de l’étonnement philosophique
Florence Albrecht-Desestré

.R3. Retours d’expérience

> De la philosophie dans le cartable. Comment faire un premier cours ?  Nathalie Labrousse

> L’exemple de science-fiction dans la dissertation philosophique
Xavier Mauméjean

> Philosophie, SF et interdisciplinarité : une triangulation éprouvée en formation initiale des enseignants du secondaire
Anne Monnier & Laura Weiss

> La science-fiction pour jeunes : du moralisme aux enjeux philosophiques
Jean-Louis Trudel

4. Hommage à Guy Lardreau

> Philosophie / science-fiction, ou comment, selon Lardreau, « soutenir que le mur fait mur »
Pierre Parlant

> La science-fiction comme « récréation philosophique »
Nathalie Labrousse

> Fictions philosophiques et fictions techniques
Jean-Louis Trudel

> Et les « pauvrement » humains ? (en compagnie des Fictions de Guy Lardreau)
Esther Lardreau

> Du plaisir pris à philosopher. La métaphysique amusante de Guy Lardreau
Esther Lardreau

Conclusion et perspectives

> Philosophie, science-fiction !
Florence Albrecht-Desestré, Estelle Blanquet, Jean-Luc Gautero & Éric Picholle

Annexes

In memoriam. Hommage à Jean-François Mattéi, par Elsa Grasso
Dictionnaire des intervenants
Index des œuvres citées
Index des noms et des thèmes
Crédits et remerciements

Un troisième fil

Pierre-Yves Quiviger
Directeur du Centre de Recherches
en Histoire des Idées (C.R.H.I.)

Le Centre de Recherches en Histoire des Idées est particulièrement heureux de la publication de ce volume consacré à la science-fiction et à l’enseignement de la philosophie. Il illustre en effet un souci constant de cette équipe, depuis sa création, celui d’accomplir une démarche philosophique de part en part traversée par l’inter- et la pluridisciplinarité.

Le thème ici discuté est à la croisée de plusieurs chemins disciplinaires : la philosophie évidemment, mais aussi, et tout autant, son enseignement, et donc les sciences de l’éducation, ainsi que la littérature et la démarche scientifique, qui est ici ressaisie au prisme de la création littéraire. Quelle pédagogie philosophique la science-fiction autorise-t-elle ? Le sillon ici tracé est original : on connaît l’intérêt conceptuel des études développées dans la confrontation de la philosophie et de la littérature et la philosophie ancienne, déjà, a pu montrer ce qu’il y avait de pertinent dans la mobilisation heuristique des mythes, des allégories, des paraboles ; le recours à des exemples littéraires est par ailleurs un des topoï efficaces de l’enseignement philosophique – qui pourrait s’en dispenser ?

La science-fiction permet de nouer un troisième fil, celui parcouru d’habitude par l’épistémologie, la philosophie et l’histoire des sciences dans leur confrontation avec les sciences de la nature. Mais c’est en lui donnant un visage particulier, qui n’est ni celui de la pure expérience de pensée (qui peut éventuellement mobiliser une atmosphère ou des figures issues de la science-fiction, ou s’y apparentant, mais qui ne saurait se confondre avec elle) ni celui de l’exemple emprunté à l’état des sciences positives. La science-fiction engage un certain imaginaire, et montre que l’imaginaire peut être normé et codifié et par là même qu’il est ordonné et pluriel. Elle offre ainsi une voie privilégiée à l’exploration, conceptuellement enrichissante, de plusieurs mondes possibles, ou de plans d’immanence variés, pour emprunter une célèbre formule deleuzienne – l’expérience de ce pluralisme des modes, des êtres et des mondes, combiné au respect rigoureux et à la connaissance exhaustive des lois de ces univers autres, est une belle propédeutique à cette activité curieuse, qui paraîtrait peut-être comme totalement mystérieuse voire irrationnelle à des entités qui auraient l’étrange idée de venir visiter de fort loin notre tout petit mais déjà ancien monde : philosopher.

CRHI,
EA 4318, Université de Nice Sophia-Antipolis

LES PARTICIPANTS

Florence Albrecht-Desestré
Anouk Arnal
Terence Blake
Estelle Blanquet
Jean-Luc Gautero
Elsa Grasso
Nathalie Labrousse
Esther Lardreau
Xavier Mauméjean
Anne Monnier
Alessio Moretti
Baptiste Morizot
Pierre Parlant
Éric Picholle
Sébastien Poinat
Délia Popa
Pierre-Yves Quiviger
Jean-Louis Trudel
Laura Weiss

LES SOUTIENS

Les Journées Enseignement et Science-Fiction sont organisées par
l’ESPE de l’Académie de Nice Célestin Freinet (Université Nice Sophia Antipolis), le CRHI et l’association Physique à Nice.

quelques illustrations

Achat d’1 exemplaire par PAYPAL ou CARTE DE CRÉDIT.
Prix : 20 € (port 0,01 € en sus)

Un règlement par chèque est possible.
Prix : 20 € (port 0,01 € en sus)