Sans fil

Sans fil
et autres récits de science-fiction

Rudyard Kipling

Traductions inédites
de Danièle André, Daniel Tron et Aurélie Villers

Éditions du Somnium, coll. Hyperboles 2

DATE DE PUBLICATION : mai 2009

PAGINATION : 286 pages

ISBN : 978-2-953-270-358 

PRIX : 13 €

Et si, lors d’une expérience de Télégraphie Sans Fil,
quelque mystérieuse muse magnétique inspirait
à un commis en pharmacie des vers dignes de Keats ?

Et si, dans un lointain futur, les Serviles de Chicago
exigeaient le rétablissement de la démocratie en Illinois ?

Et si, au premier grain, un simple rivet confessait
son incapacité à faire tenir le navire
et décidait de laisser sa part de travail aux autres ?

Et si la drogue ne suffisait pas à expliquer les visions
cauchemardesques de la belle Miss Henschill ?

« En cas de doute, tenez bon ! »

Conteur sans égal, Rudyard Kipling invente ici quatre façons d’enchanter la technique et de l’enraciner dans ce que l’humain a de plus intime, quatre visions de “science-fiction” avant la lettre.

 ***

Le présent ouvrage est associé aux actes des deuxièmes Journées interdisciplinaires Sciences & Fictions de Peyresq Rudyard Kipling et l’enchantement de la technique dans lequel on trouvera une synthèse des travaux de ces journées de mai 2008.

Ces actes incluent également de nombreux articles sur la science-fiction de Rudyard Kipling, et en particulier sur les récits de ce volume, ainsi qu’un retour détaillé de Danièle André, Daniel Tron et Aurélie Villers sur l’art difficile de traduire Kipling à six mains.

 

 

 

 

PRÉFACES
> En vraie mangouste, préface de Roland C. Wagner
> Le héraut de la modernité, préface d’Ugo Bellagamba

FICTIONS

Sans fil (nouvelle)
          (1904, Wireless)

• Le Secret des machines (poème)
     
(1911, The Secret of the Machine)

L’Enfance de l’air (nouvelle)
          (1912, As Easy as ABC)

• Les Fils de Marthe (poème)
     
(1907, The Sons of Martha)

Le navire qui trouva sa voix (nouvelle)
          (1898, The Ship That Found Herself)

• À l’ère néolithique (poème)
     
(1892, In the Neolithic Age)

Dans le même bateau (nouvelle)
          (1911, In the Same Boat)

• La Sestine de la Vagabonde Royale (poème)
     
(1896, Sestina of the Tramp-Royal)

> Notes de traduction

ARTICLES

> La muse magnétique de Rudyard Kipling, article de Daniel Tron

> Géo-biographie de Rudyard Kipling, par Élodie Raimbault

 

Kipling, auteur de science-fiction ?
En France, l’idée surprendra sans doute. Le rapprochement de nombre de ses textes est pourtant éloquent. Nous en avons réuni huit, poèmes et nouvelles, dans des traductions inédites. En guise de préface, plutôt qu’une analyse académique que l’on trouvera ailleurs, nous avons demandé à deux acteurs majeurs de la SF française actuelle, Roland C. Wagner et Ugo Bellagamba, de partager avec nous leur expérience intime de lecteurs des œuvres du vieux maître anglais.

Le héraut de la modernité
par Ugo Bellagamba

Dans la carrière d’un lecteur de science-fiction, il y a parfois des moments d’exaltation : lorsque, pour la première fois, on découvre l’œuvre majeure d’un grand maître, tel que Robert A. Heinlein ; ou lorsque, au détour d’une pile instable de poches racornis, on déniche la perle rare. Dans le parcours d’un auteur de science-fiction, il y a aussi des instants de bonheur. Ils sont plus rares, il faut l’admettre, surtout si l’on tente de respecter l’héritage laissé par ses glorieux prédécesseurs, tout en divertissant au sens noble du terme. Dans la carrière d’un chercheur, enfin, les grands moments sont rarissimes. Lorsqu’on se plonge, pour la première fois, dans une recherche personnelle, choisie. Ou lorsqu’on échange avec des collègues d’autres disciplines pour ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. Mais faire l’expérience simultanée de ces trois sources d’exaltation, cela n’arrive, au mieux, qu’une poignée de fois dans une vie et donne l’impression d’avoir pris part à quelque chose de résolument non contingent. La fréquentation ouverte de l’œuvre de Rudyard Kipling et le débat avec ceux qui se sont penchés sur elle, durant les Journées Sciences & Fictions de Peyresq, m’ont offert cette expérience. Et elle a profondément modifié mon regard sur la science-fiction.

En tant que lecteur, tout d’abord, je sais à présent que Rudyard Kipling n’est pas simplement le chantre de l’impérialisme anglais, l’auteur malicieux de L’Homme qui voulut être roi et de Kim. Le lauréat du Nobel de Littérature de 1907 fut aussi l’un de ces auteurs qui osèrent embrasser la modernité technique de leur époque et faire de celle-ci, avec une audace remarquable, un objet littéraire digne d’intérêt. Il y a chez Kipling une pédagogie du réel, un art de l’enchantement mis au service de la science, qui ressemblent à ceux des grands auteurs de science-fiction de « l’âge d’or ». La lecture des textes qui suivent est émouvante parce que leur rédaction est contemporaine de ces moments-clefs où surviennent les changements nés de la technique. À ce titre, « Sans fil », qui donne son titre à ce recueil, fait figure de démonstration. Et je ne suis pas près d’oublier la charge spéculative de « L’Enfance de l’air », où Kipling prouve que l’étoile à part qu’il a représenté jusqu’ici n’a rien perdu de sa magnitude avec le temps.

En tant qu’auteur, ensuite, je suis ébloui par la palette de techniques narratives qu’il déploie pour rendre sensible à son lecteur la nature profonde de l’objet technique et le lien complexe qu’il entretient avec son créateur, l’Homme, sans jamais verser dans le didactisme ou la description statique. Dans « Le Secret des Machines », où l’humanité elle-même devient cet autre étrange avec lequel on tente de communiquer, c’est l’inversion du point de vue, appelée à devenir l’un des outils les plus efficaces de la science-fiction. Dans « Le Navire qui trouva sa voix », c’est une subtile empathie qui s’instaure entre le lecteur et l’artefact de métal parti à la recherche de son identité. « Dans le même bateau », c’est de l’articulation entre des référentiels hétérogènes que naît l’étincelle qui change le regard du lecteur sur une modernité qu’il ne croyait pas faite pour lui. Pour autant, Rudyard Kipling n’oublie jamais d’être avant tout un raconteur d’histoires et évite l’écueil qui consiste à vouloir être plus qu’un passeur.

En tant que chercheur, enfin, je considère que la relecture française de l’œuvre de Rudyard Kipling constitue le relais d’une recherche internationale et pluridisciplinaire de plus en plus vivace. En réexaminant ses nouvelles et ses poèmes qui jouent la carte de l’enchantement technique, à la lumière de leur contexte historique, politique et, surtout, scientifique, on comprend que l’îlot initialement cartographié n’est que le point culminant d’un continent englouti. Nous sommes bien là en présence d’une « proto-science-fiction » qui porte témoignage des enjeux de son époque, entre crise impériale et révolution technique.

Avec cette nouvelle édition, et grâce une traduction pointue, Rudyard Kipling retrouve, dans le patrimoine de la science-fiction, l’espace qu’il a toujours occupé entre l’ambition pédagogique de Jules Verne et l’ampleur spéculative d’Herbert G. Wells.

Cliquer sur les liens ci-dessous pour consulter les avis et critiques  :

– Dans les Cahiers de Narratologie 18,
par Edwige Comoy Fusaro, 2010 [En ligne] :

⇒ WWW

– Sur Actu SF, par Jérôme Vincent :

⇒ WWW

« un recueil indispensable à tous ceux qui aiment se replonger dans l’histoire de la SF ou ceux qui voudraient découvrir une autre facette de Rudyard Kipling. On signalera également l’importance du paratexte, que ce soit la biographie de l’auteur ou les articles de Roland C.Wagner et Ugo Bellagamba. Un complément essentiel à ce livre redoutablement intelligent. »

– Dans Les Vagabonds du rêve,
par Hélène, avril 2010 [Blog]

⇒ WWW

Il y a toujours quelque chose de merveilleux dans les surprises et ce fut pour moi une vraie surprise que de découvrir Rudyard Kipling en auteur de science-fiction.

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